Troubles anxieux et phobiques

Troubles anxieux et phobiques

L’anxiété est présente chez tous les individus. Souvent ressentie comme désagréable, elle apparaît en réponse à un danger ou une situation potentiellement inquiétante. Elle peut cependant devenir problématique lorsqu’elle devient trop intense ou envahissante au point de perturber le quotidien. Cette anxiété peut alors prendre la forme d’un trouble anxieux (trouble anxieux généralisé (TAG), attaque ou trouble panique, phobies) ou d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC).

Quelques définitions :

Anxiété : état mental de trouble et d’agitation, sentiment d’insécurité indéfinissable, peur sans objet.

Angoisse : englobe l’anxiété et ses signes physiques d’oppression. Phénomène d’intensité croissante : inquiétude > anxiété > angoisse.

Peur : état anxieux accompagnant la prise de conscience d’une menace ou d’un danger, réels, perçus par chacun.

Phobie : peur irrationnelle spécifique, déclenchée par un objet ou une situation n’ayant pas en eux-mêmes de caractère dangereux. La peur disparaît avec l’objet ou la situation qui provoque la phobie (dit aussi phobogène). Le danger, la menace sont imaginaires, liés à la personnalité et l’histoire de la personne.

Stress : réaction d’adaptation non spécifique de l’organisme à une agression physique, psychologique ou sociale et qui s’accompagne d’un état anxieux. Se rétablir d’un trouble anxieux ou phobique, ou d’un TOC Les troubles anxieux et le TOC peuvent entraîner des conséquences importantes sur la vie affective, familiale, professionnelle et sociale. Malgré ces difficultés il est possible de se rétablir de ces troubles.

 

1 – Trouble anxieux généralisé (TAG)

Le TAG est un état d’anxiété permanente et de soucis excessifs qui persiste pendant au moins six mois. Cette anxiété n’est pas liée à un objet ou à une situation précise. Il s’agit d’une inquiétude excessive de tous les moments de la vie quotidienne (professionnelle, familiale, affective, sociale) que la personne a du mal à contrôler.

Les symptômes physiques associés :

  • Tension motrice : fatigue, tension musculaire, agitation ou surexcitation ;
  • Hypervigilance : difficultés de concentration, troubles du sommeil, irritabilité ;
  • Troubles associés : mains froides et humides, bouche sèche, sueurs, nausées ou diarrhée, besoin d’uriner fréquent, difficultés à avaler ou sensation de boule dans la gorge, tremblements, contractions, douleurs, endolorissement musculaire, syndrome du côlon irritable, céphalées.

 L’anxiété généralisée peut avoir un fort impact sur la vie quotidienne et s’accompagner d’un état dépressif.

2 – Attaque de panique

Elle consiste en la survenue brutale d’une peur intense, d’un sentiment de mort ou de catastrophe imminente, de perte de contrôle de soi. Cette peur intense apparaît alors que la situation n’implique aucun risque vital pour la personne.

 Les symptômes physiques et comportementaux associés :

  • Palpitations, battements de cœur ou accélération du rythme cardiaque, transpiration, tremblements ou secousses musculaires.
  • Sensations de « souffle coupé » ou impression d’étouffement, sensation d’étranglement, douleur ou gêne thoracique, nausée ou gêne abdominale.
  • Sensation de vertige, d’instabilité, de tête vide ou impression d’évanouissement.
  • Sentiments d’irréalité (déréalisation) ou sentiment d’être détaché de soi (dépersonnalisation).
  • Peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou, peur de mourir.
  • Sensations d’engourdissement ou de picotements, frissons ou bouffées de chaleur.

Une attaque de panique dure environ 30 minutes et évolue en fonction de la cause et du contexte. Ces crises peuvent être spontanées, en réaction à un traumatisme, une prise de toxiques, ou être associées à une maladie somatique ou psychique.

3 – Trouble panique

Il s’agit de la répétition d’attaques de panique, de survenue spontanée et inattendue qui s’accompagne de la peur d’avoir peur. Le trouble panique survient généralement entre 20 et 30 ans, plus souvent chez les femmes. Son évolution alterne phases de rémission et phases d’aggravation. Il peut être associé à des phobies (agoraphobie), un état dépressif, une consommation abusive de médicaments psychotropes ou d’alcool.

 L’impact sur la vie sociale et professionnelle peut être important.

4 – Phobies

 Les phobies sont l’expression d’une peur irraisonnée, intense et spécifique à un objet ou une situation. Les phobies sont très fréquentes, c’est leur intensité et leur retentissement sur la vie de la personne qui peuvent les rendre problématiques.

Elles s’accompagnent de conduites d’évitement de l’objet ou de la situation, et/ ou de conduites qui rassurent (conduites contraphobiques).

La personne a conscience du caractère absurde de sa peur et en souffre.

 Phobies spécifiques : peur irraisonnée et intense d’animaux (souris, araignée…), d’objets (couteaux, ciseaux, plume, sang…), des hauteurs (vide), des transports (avion, train, auto), des lieux clos (claustrophobie), peur de l’eau, du noir, etc.

5 – Agoraphobie

Peur irraisonnée et intense des espaces découverts et de la foule, ou de toute situation dont on ne peut s’échapper facilement (être seul loin de son domicile, être sur un pont…). Ces situations sont vécues avec une grande souffrance ou sont évitées.

Comme pour les autres troubles anxieux, le retentissement sur la vie quotidienne peut être important.

6 – Phobies sociales

Peur irraisonnée et intense des situations où l’on est exposé au regard d’autrui (peur de rougir, trembler, parler, manger ou vomir en public, peur des examens).

7 – Dysmorphophobie

Préoccupation pour un défaut imaginaire de l’apparence physique. Si un défaut physique est apparent, la préoccupation est manifestement démesurée. La personne peut passer beaucoup de temps à examiner son « défaut » ou à se « soigner ». Elle tente ainsi de diminuer son anxiété mais l’effet est souvent inverse. Cela amène parfois à essayer d’éviter de se voir en enlevant tous les miroirs.

 8 – Trouble obsessionnel compulsif (TOC)

Le TOC se manifeste par des pensées dérangeantes, répétitives et incontrôlables, appelées obsessions, qui causent une forte anxiété. Pour diminuer la souffrance qui en résulte, les personnes développent des comportements répétitifs, ritualisés, irraisonnés et irrépressibles appelés compulsions. Les pensées obsédantes sont des idées, des représentations, ou des impulsions, qui font intrusion dans la conscience de la personne de façon répétitive et stéréotypée. En règle générale, ces pensées gênent considérablement la personne qui essaie souvent de leur résister, sans y parvenir.

Les comportements et les rituels compulsifs sont des activités stéréotypées répétitives. La personne ne tire aucun plaisir direct de la réalisation de ces actes. Le comportement compulsif a pour but d’empêcher un événement qui, s’il survenait, impliquerait un malheur pour la personne ou dont elle serait responsable. La personne reconnaît habituellement l’absurdité et l’inutilité de son comportement et fournit des efforts répétés pour supprimer celui-ci. Le TOC s’accompagne presque toujours d’une anxiété. Cette anxiété s’aggrave quand la personne essaie de résister à la compulsion.

9 – Accompagnement en naturopathie

En fonction des situations, le recours au soin peut parfois être une étape nécessaire dans le cas d’un trouble anxieux ou d’un TOC mais des conseils d’hygiène de vie peuvent aussi aider la personne à développer des ressources personnelles, comme pratiquer une activité physique que l’on aime, faire attention à ses rythmes de sommeil et à son alimentation, limiter sa consommation d’excitants (café, thé, tabac), pratiquer la relaxation (elle améliore le contrôle émotionnel, aide à se déconnecter de son environnement et se concentrer sur soi, permet d’éviter l’accumulation des tensions musculaires et psychologiques).  Des plantes médicinales et des minéraux peuvent aussi être d’une aide précieuse pour soutenir un état de santé fragilisé.