Définition
Le terme « aromathérapie » provient du latin « aroma » signifiant arôme et du grec « therapeia » qui veut dire soin. Il correspond donc à l’utilisation de composés aromatiques issus de plantes pour soigner des troubles de santé.
Ces composés extraits des plantes peuvent être des huiles essentielles, des essences ou bien des hydrolats. Mais c’est au Docteur Jean Valnet que l’on doit les connaissances et les recherches médicales en aromathérapie.
Les huiles essentielles
Une HE est un produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage.
Cette norme tient compte du mode d’obtention et de la pureté de l’extrait végétal, une HE peut être appelée HE uniquement si elle est obtenue par distillation et si elle est 100% pure et naturelle après extraction. Ainsi s’il y a une modification ou un autre moyen d’obtention, on parlera d’extrait et non pas d’HE.
L’essence de plantes aromatiques
On appelle « plantes aromatiques » les plantes capables de synthétiser une essence. Parmi les 800.000 espèces végétales, seules environ 10% possèdent cette faculté. Selon les espèces, les organes sécréteurs d’essence peuvent se trouver dans les sommités fleuries, les graines, les fruits, les feuilles, les rhizomes, les racines, le bois, l’écorce ou encore l’oléorésine.
Les seules plantes aromatiques dont on peut extraire directement l’essence sont les agrumes (oranges, citrons, pamplemousses, mandarines …). Cette extraction s’effectue par expression à froid des zestes frais. On parle dans ce cas d’essence d’orange, d’essence de citron, etc.
Pour les autres plantes aromatiques, l’extraction s’opère par distillation à la vapeur d’eau des organes sécréteurs. On parle dans ce cas d’ « huiles essentielles ».
L’essence se retrouve généralement dans plusieurs organes de la plante mais dans des proportions différentes. Seules les parties de la plante les plus riches en essence sont récoltées pour subir l’extraction par distillation.
Le volume de matériel végétal à récolter est souvent important, ce qui explique le prix parfois élevé de certaines huiles essentielles. Cela étant dit, les huiles essentielles étant extrêmement concentrées en principes actifs, une quantité infime d’huile essentielle (une goutte dans certains cas) peut suffire pour obtenir une efficacité optimale.
Une même plante aromatique peut sécréter des essences de composition totalement différente dans ses différents organes (par exemple, l’essence contenue dans le zeste d’oranger amer est différente de celle présente dans la fleur ou dans la feuille) ou selon le lieu géographique ou le biotope (nature du sol, climat, altitude, autres plantes présentes à proximité…) dans lequel elle est cultivée. Les essences sécrétées peuvent également varier en fonction du degré d’ensoleillement, de la saison ou du moment du cycle végétatif.
On comprend donc l’importance de connaître avec précision l’origine exacte d’une huile essentielle (type de plante, origine géographique, moment de la récolte, partie de la plante distillée, technique de distillation utilisée, etc.) avant d’en envisager une quelconque utilisation à des fins thérapeutiques.
Pour désigner la plante, on se réfèrera par ailleurs exclusivement à la dénomination botanique latine (famille, espèce, sous-espèce, variété cultivée, etc.) pour éviter toute confusion, qui pourrait entraîner des conséquences dangereuses.
L’hydrolat aromatique
L’hydrolat aromatique (HA), aussi appelé eau florale, correspond à l’eau distillée qui a été séparée de l’HE à la sortie de l’alambic lors de l’hydrodistillation. Il est beaucoup moins concentré en composés actifs que l’HE et contient les constituants les plus hydrosolubles de l’essence distillée.
Dénomination des huiles essentielles
Pour éviter toute confusion, les HE doivent être nommées selon la nomenclature binomiale internationale. Le genre et l’espèce de la plante utilisée doivent en effet être précisés, ainsi que la variété si elle existe. La dénomination se fait en latin. Par exemple, l’HE d’arbre à thé en dénomination binomiale internationale est appelée HE de Melaleuca alternifolia.
La précision de l’organe producteur est également importante car la composition d’une HE est variable en fonction de la partie de la plante distillée. Comme exemple, on peut citer Citrus aurantium var. amara, qui peut donner l’HE de petit grain bigaradier lorsqu’on distille les feuilles ou alors l’HE de néroli s’il s’agit des fleurs.
On peut également obtenir de l’essence d’oranger amer par expression mécanique à froid des zestes.
Il existe un autre critère important à prendre en considération lors du choix d’une HE, il s’agit de la spécificité biochimique encore appelée chémotype (CT). Le CT désigne une entité chimique précise et distincte, présente au sein d’une espèce, cela veut dire qu’une même plante peut produire des HE de spécificités différentes par comparaison de la nature et de la proportion des différents composants de ces HE.
Le CT caractérise une HE en mettant en évidence un à trois composants dits majeurs qui représentent entre 60 et 17 90% de la composition totale.
L’exemple le plus marquant pour parler de cette notion de CT est celui du thym commun (Thymus vulgaris) qui présente de nombreux CT différents en fonction de la nature du sol et du climat. On peut citer les chémotypes thymol, carvacrol, géraniol, linalol…
Il faut retenir qu’une HE est un mélange complexe de composants biochimiques formant un « totum ». Son efficacité dépend de la diversité des molécules qui la composent mais aussi des nombreuses interactions entre celles-ci.
Modes d’obtention des HE
L’hydrodistillation ou entraînement à la vapeur d’eau
Cela consiste à récupérer l’HE contenue dans les cellules végétales au moyen de la vapeur d’eau. L’HE est insoluble dans l’eau mais elle est entrainable par la vapeur d’eau.
La plante est mise dans un appareil ressemblant à un alambic qui reçoit de la vapeur d’eau. La vapeur d’eau détruit la structure des cellules végétales permettant de libérer les molécules odorantes. La vapeur d’eau va se charger d’HE et sera ensuite condensée au niveau d’un réfrigérant avant d’être récupérée dans un essencier.
L’hydrolat aromatique et l’huile essentielle, de densités différentes, se séparent naturellement dans l’essencier. L’HE est généralement plus légère et se retrouve à la surface ; il existe cependant quelques exceptions, notamment pour l’HE de giroflier.
Expression mécanique à froid
Ce procédé simple n’est possible qu’avec les fruits du genre Citrus (agrumes). L’expression consiste à briser mécaniquement à l’aide de presses les poches à essence des zestes frais d’agrumes pour en recueillir l’essence. On obtient ainsi une « essence » et non de l’HE.
Conservation
Les HE renferment des composés qui n’ont pas tous la même stabilité, ce qui nécessite des précautions pour leur conservation. Elles doivent être stockées à l’abri de la lumière dans des flacons en verre teinté, à l’abri de la chaleur, idéalement à 20°C. La durée de conservation des HE est d’environ 2 à 5 ans, pour les essences elle est légèrement inférieure, 1 à 2 ans.